Représentation trop sérieuse des Rabbanim ?


Bonjour Rav,

Pourquoi les grands Rabbanim sont toujours représentés avec un air très sérieux ?

On dirait presque qu'ils sont énervés alors que la Torah est censée représenter et donner la joie.

Merci Rav.

Réponse de Rav Gabriel DAYAN

Bonjour,

Il ne faut pas voir dans l’expression sérieuse des grands Rabbanim quelque chose de négatif, encore moins un signe de colère ou de tristesse. Ce sérieux n’est pas imposé par les photographes ni une obligation ressentie par les Rabbanim. Il s’agit, tout simplement, d’un choix personnel et conscient.

Les Rabbanim ne sont pas des personnes privées ; ils incarnent la Torah, la Halakha, la responsabilité et la transmission de notre religion. Ils représentent, donc, une autorité morale et spirituelle. Le sérieux de leur visage n’est pas l’opposé de la joie, mais l’expression de la gravité et la noblesse de la mission qui leur incombe.

La Torah est certes une source profonde de joie, mais d’une joie intérieure. Cette joie ne passe pas toujours par un sourire visible.

Ceux qui connaissent personnellement les Rabbanim savent bien qu’ils débordent souvent de joie intérieure et d’humour, mais qu’ils choisissent, dans la représentation publique, de préserver l’image de sérieux que leur fonction exige.

Qu’on le veuille ou non, la photo d'un Rav renvoie un message. Sourire, ou plutôt rigoler sur une photo, pourrait parfois donner une impression de légèreté ou de familiarité qui ne correspond pas à la place qu’il occupe dans la conscience du public.

Une photo ne dit rien de la personnalité réelle du Rav, de sa chaleur humaine ou de sa bienveillance, qui se remarquent souvent dans le cadre de ces cours ou d'une discussion avec lui.

Il est à noter que le phénomène que vous soulevez, ne concerne pas uniquement les Rabbanim. Il en est de même pour les juges, les chefs d’État, les ministres, les professeurs d'universités ou les hauts responsables publics : tous sont généralement représentés avec retenue et solennité, non par manque de joie, mais parce qu’ils incarnent une fonction, une institution et une responsabilité qui dépassent leur personne.

Voilà, il n'y a rien d'intriguant et rien de négatif. Il ne s’agit pas d’un manque de joie, mais d’une manière qui reflète la conscience de la mission et la grandeur de ce qu’ils représentent. C'est tout !

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.