Bonjour Rav,
Pourquoi le vendredi soir de 'Hanouka, on ne récite pas Bamé Madlikin ?
Merci Rav.
Réponse de Rav Gabriel DAYAN
Bonjour,
1. Dans les communautés Ashkénazes, on récite le chapitre "Bamé Madlikine" dans la prière du vendredi soir qui coïncide avec 'Hanouka. Rama sur Choul'han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 270, Halakha 2.
2. Dans la majorité des communautés Séfarades, on ne le récite pas. Choul'han 'Aroukh - Ora'h 'Haïm, chapitre 270, Halakha 2, Kaf Ha'haïm, chapitre 270, passage 12.
3. Les deux raisons essentielles de ceux qui ne le récitent pas :
A. Le chapitre "Bamé Madlikine" traite des huiles et des mèches autorisées ou interdites pour l’allumage des Nérot de Chabbath. Or, le vendredi soir de 'Hanouka, on allume deux types de lumières : 1. Les bougies de Chabbath, puis 2. Celles de 'Hanouka.
Si l'on récitait "Bamé Madlikine" ce soir-là, il pourrait y avoir une confusion : on pourrait croire que les règles évoquées dans le chapitre en question s’appliquent aussi aux Nérot de 'Hanouka, alors que les exigences Halakhiques ne sont pas les mêmes.
Par exemple, certaines huiles ou mèches interdites pour Chabbath peuvent être valables pour 'Hanouka. Pour éviter toute confusion, il a été décidé de ne pas réciter "Bamé Madlikine" le vendredi soir de 'Hanouka.
B. Comme nous venons de le voir, pour Chabbath, la Halakha impose des exigences strictes concernant les huiles et les mèches : certaines sont permises, d’autres non. Par contre, pour 'Hanouka, la règle est beaucoup plus souple : "toutes" les huiles et toutes les mèches sont permises.
Si l’on récitait "Bamé Madlikine" le vendredi soir de 'Hanouka, cela pourrait donner l’impression que 'Hanouka est une fête de moindre importance, puisqu’elle ne requiert pas le même niveau d’exigence que Chabbath. Comme si l’on disait : "Pour Chabbath, on fait très attention, mais pour 'Hanouka, tout passe."
Afin d’éviter toute forme de "dévalorisation" de 'Hanouka, qui mérite au contraire, un immense respect, il a été décidé de ne pas réciter ce chapitre. Cette Halakha est, donc, une manière subtile de préserver l’honneur de 'Hanouka, en évitant toute comparaison qui pourrait la faire paraître comme une fête de "seconde classe".
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

