L'importance d'être assis pour certaines prières


Bonjour Rav,

Quelle est l'importance de s'asseoir dans les parties de la prière où il est indiqué d'être assis ? Par exemple, la Kédoucha qui suit la 'Amida le matin ou le samedi soir, Néfilat Hapaïm...

Pour réaliser ces prières assis, peut-on reculer les trois pas après la 'Amida devant quelqu'un qui n'a pas encore fini la sienne, ou passer devant lui pendant sa 'Amida ?

Merci pour votre éclairage.

Réponse de Rav Avraham GARCIA

Chalom Ouvrakha,

Certains interdisent de passer devant une personne qui prie afin de s'asseoir pour accomplir une Mitsva, sur la base du 'Hout Chani (196) et des propos du Michna Beroura (69, 9).

D'autres l'autorisent (Echel Avraham 2), le 'Hazon Ich, ainsi que Halikhot Chlomo (Téfila 8-33 ; voir aussi Kaf Ha'haïm 69 seif katan 29)].

Cependant, dans notre cas précis — puisqu'il existe une discussion quant à l'obligation de s'asseoir ou non —, on devra s'abstenir de passer devant une personne en prière pour s'asseoir.

En effet, la Kédoucha de Yotser devra être dite assise (Maguen Avraham 59, 2 ; Kaf Ha'haïm 20 ; Kecher Goudal 10-10 au nom du Arizal, ainsi que le Ben Ich 'Haï).

Selon ces avis, même si l'on se trouve debout, on devrait s'asseoir.

D'autres estiment qu'on ne doit pas s'asseoir spécialement si l'on est déjà debout (voir Rama de Pano 102).

Il en va de même pour la Kédoucha de Ouva Létsion. (voir Elia Rabba 59, 5 ; Pri Mégadim)

De manière étonnante, certaines communautés avaient l'usage de dire la Kédoucha de Yotser debout, et non assis (voir Siddour Aroukéa'h 47, Minhag Tov 10, Radbaz 4, 25, Ri Migach 131).

Pour la Kédoucha de Ouva Létsion, certaines exigeaient aussi de la dire debout [Birké Yossef 132, 2, voir Kaf Ha'haïm 8 au nom du Ri Migach, Gaon sur Méguila 8, 4, Echel Avraham 59, Chévet Halévi 6, 13, Pisské Techouvot 132 au nom du 'Hazon Ich].

Mais selon la Kabbale — et c'est aujourd'hui l'usage le plus répandu — on dira cette Kedoucha assis [Zohar Térouma 133a, Péri 'Ets 'Haïm , Kaf Ha'haïm du Rav 'Haïm Falaggi 31, 11, Yaskil 'Avdi Ora'h 'Haïm 8, 25-2].

D'autres pensent que cette Kédoucha peut être dite assise ou debout, à condition de conserver la position dans laquelle on se trouve déjà (voir Rambam Téfila 9, 5 ; Rivach 412, et Biour Halakha 489, 1 au nom du Ma'arits Guéot).

De même, pour le Mizmor Lédavid de Néfilat Apaïm, nous trouvons deux opinions :

– certains permettent de le dire assis ou debout (Rivach siman 412 cité par le Beit Yossef 131) ;
– Mais selon la Kabbale et la Halakha finale, on le dira assis (Beth Yossef et Choul'han Aroukh 131, 2).

En cas de nécessité ou d'impossibilité, on pourra malgré tout le dire même debout (Maguen Avraham 131, 5, Michna Beroura 16).

Face à tant de discussions, on ne peut pas se permettre de passer devant une personne qui prie simplement pour s'asseoir.

Par contre, puisqu'il s'agit de lire certains passages, on peut s'asseoir à côté de la personne qui prie (voir Choul'han 'Aroukh 102, 1 ; Michna Beroura 5, 6, 10), mais en aucun cas devant elle.

 

Conclusion : il est interdit de passer devant une personne en prière pour s'asseoir, que ce soit pour les passages de Kedoucha ou pour Néfilat Apaïm. On pourra uniquement s'asseoir à côté d'elle pour lire ces passages.

Kol Touv.