J'ai jeté à la poubelle une souris vivante !


Bonjour Rav,

On a attrapé une souris dans une trappe placée dans notre cuisine. Choqués de la trouvaille, on l'a mise dans un sac, toujours coincée dans le piège, et on l'a jetée dans une grosse poubelle loin.
J’ai regretté par la suite qu'on n'ait pas essayé de la relâcher mais, sur le moment, on a agi trop vite.

Y a-t-il une prière à faire pour demander pardon ? Je pense à cela et je regrette vraiment.

J’ai tout de suite lu le passage de la souris du Pérek Chira en la voyant, mais maintenant je réalise qu'on n'a probablement pas eu le droit de la jeter vivante et dans la trappe…

Merci Rav de vos conseils.

Réponse de Rav Avraham GARCIA

Chalom Ouvrakha,

Je comprends tout à fait que vous refusiez de tuer cette souris de vos propres mains, parce que vous y voyez une forme de cruauté (voir Cha'ar Hamitsvot 8, au nom du Ari zal ; Noda Biyéhouda, Yoré Déa, Tinyana 10 ; voir aussi Osseri Laguéfen 397, et Peoulot Harav Hayam [Vital] 2, 36).

Cependant, la laisser mourir dans un piège revient souvent à lui infliger une mort encore plus atroce. Selon la Halakha, il fallait donc la tuer en lui causant le moins de souffrance possible. (Voir Ziv'hé Tsedek III, 1 ; Yam Chel Chlomo sur Bava Kama 10, 37 ; rapporté dans le Taz, Yoré Déa', 117, 10 ; Ma’assé Nissim II, 289 ; Darké 'Haïm Véchalom 1080 ; voir aussi Ma'yana Chel Torah, Dévarim 14–18)

Si, pour des raisons sentimentales, cela reste impossible pour vous, vous pouvez la jeter à la poubelle — comme vous l’avez fait — car dans ce cas la souffrance est causée indirectement. (Voir Michnat Yossef VIII, 112)

Si vous en avez la possibilité, la meilleure solution reste de la relâcher dans une forêt ou en un lieu où elle ne dérangera pas les êtres humains. (Voir Baba Metsi'a 85a ; Igrot Moché 'Hochen Michpat II, 47 ; Michnat Yossef susmentionné ; voir aussi Ya’avetz 100, et Amoudé Daniel, Yoré Dé'a 30)

Il va sans dire que vous n'avez pas besoin d'avoir un pardon quelconque puisque vous avez agi comme il se doit.

Kol Touv.