Bonjour Rav,
Dans le cadre de la vie maritale, le proverbe français "Mieux vaux être seul que mal accompagné" entre-t-il en contradiction avec le judaïsme qui prône le mariage à tout prix ? Nous avons lu dans Béréchit : "Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul".
Mais il y a de plus en plus de divorce, et les Chiddoukhim deviennent de plus en plus compliqués...
Merci Rav
Réponse de Rav Gabriel DAYAN
Bonjour,
Le verset "Il n’est pas bon que l’homme soit seul" n’est pas seulement une Mitsva ; il exprime surtout une réalité : la vraie nature de l'homme qui n’est pas fait pour rester seul. Pour son équilibre et son bien, il doit se marier. Béréchit, chapitre 2, verset 18.
C’est pourquoi, avec tout le respect dû, l’association "Vive les célibataires" ne pourra pas compter sur notre adhésion.
Quant au proverbe "Mieux vaut être seul que mal accompagné", il ne s’applique que dans les situations où tous les efforts possibles ont déjà été investis pour apaiser les différends et conduire le couple vers le Chalom, la bonne entente, la compréhension et l’harmonie. Lorsqu’aucune voie d’entente n’a pu être trouvée malgré un travail sincère et persévérant, ce dicton trouve alors sa place.
La Torah veut que le mariage soit une union dans laquelle l’homme et la femme se soutiennent, se comprennent et ... se supportent ... en silence [dans la mesure du possible]. Talmud Yebamot 63a.
Lorsque la relation devient destructive, nocive ou qu’elle ne permet plus à chacun de rester serein et qu'elle devient une source de souffrance et de conflits incessants, cela peut-être plus dangereux que d’être seul. Talmud Yebamot 112b.
C'est pourquoi le divorce existe. Dévarim, chapitre 24, verset 1, Talmud Guitin 89a. Ce n'est pas un idéal, mais une sortie de secours. Le roi Chlomo écrit : "Mieux vaut habiter au coin d’un toit que de partager la maison d’une femme querelleuse." Michlé, chapitre 21, verset 9. Là, oui ! Il vaut mieux une solitude digne qu'un lien qui détruit.
Si, de nos jours, les divorces augmentent à une allure fulgurante, c'est peut-être parce qu'on insiste trop peu sur le vrai sens du mariage. De nos jours, les rencontres se concentrent souvent sur des critères superficiels - argent, statut social, apparence, etc. - au lieu de s'appuyer sur les Midot, les qualités intérieures, qui sont la seule base solide pour un foyer. Talmud Sota 17a.
Il faut également souligner que les rencontres se font, dans bien des cas, trop tard. Lorsque l’âge avance, il devient plus difficile de prendre une décision sereine et naturelle en vue du mariage, ce qui n’aide pas non plus à bâtir une union durable. Voir Pirké Avot, chapitre 5, Michna 21.
Malheureusement, nombreux sont ceux qui passent à côté de l'essentiel. Une relation basée sur le superficiel est une "mauvaise compagnie" qui finira par se briser. Pirké Avot, chapitre 5, Michna 16.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

