Chalom,
J'ai lu que l'alphabet hébraïque actuel avait été pris des Babyloniens. Pourquoi ce changement ?
Kol Touv.
Réponse de Rav Yehiel BRAND
Bonjour,
Les caractères sur les Tables de la loi qu’avait offert D.ieu au Sinaï à Moché, ainsi que les caractères avec lesquels Moché avait écrit ses 13 rouleaux de Torah, sont celles que nous utilisons de nos jours pour les rouleaux de Torah, les Téfilines et les Mézouzot.
Quant à la langue, elle a été la même que la nôtre, l’hébreu. Ce sont des lettres de calligraphie, qui contiennent beaucoup de secrets. Puisque leur écriture prend du temps, Moché avait reçu la permission de D.ieu pour ceux qui veulent l’écrire plus vite, qu’ils utilisent des caractères plus simples à écrire, une écriture appelée "Ivri", en vogue en Asie. De ce fait, pour la lecture de la Torah le lundi, le jeudi et le Chabbath, ainsi que pour son étude, beaucoup écrivirent leur Torah avec ces caractères simples. Ils écrivirent dans la langue hébraïque. Quant aux érudits, ils préféraient les écrire avec les lettres de calligraphie.
Lorsqu’après leur exil au Proche Orient (Achour - la grande Syrie – la Babylonie, la Perse et ailleurs), les juifs revenaient à Jérusalem et construisirent le deuxième Temple, beaucoup connaissaient mieux la langue araméenne que l’hébreu. Le prophète Ezra demanda alors aux juifs qu’ils choisissent - pour l’écriture de leurs rouleaux de Torah - entre la langue araméenne et l’hébreu, et qu'ils choisissent entre les caractères telles que les Tables de la Loi, les rouleaux de Torah de Moché, les rouleaux des érudits, et les lettres faciles à écrire, celles d’Ivri. Les juifs choisirent la langue hébraïque ; et pour les caractères, ils choisirent la première option, les lettres de calligraphie.
Dès ce choix, tous les juifs l’écrivent ainsi. Nous appelons cette écriture "Achouri" pour deux raisons : 1. Elle est la "plus heureuse" des écritures ("Méouchar" "heureux") ; en effet elle est belle, et en plus elle contient les secrets, 2. Tous les juifs l’utilisent dès leur retour de l’exil d’Achour.
Voir tout cela dans le Talmud Sanhédrin 21b-22a.
Au revoir.