
« Nous devons semer la discorde, l’hostilité et la haine entre les États, et au sein de chaque État ; nous devons embrouiller les affaires politiques et économiques… afin que les uns ne puissent se débrouiller sans notre aide et que nous puissions les soumettre. » (Protocole n° 7)
Voici un extrait de ce sombre opuscule que les antisémites ont tant aimé brandir, preuve à leurs yeux de la perfidie juive. Ce livre, compilation de 24 protocoles, expose au lecteur ahuri ou complaisant, les dix commandements de la "juiverie" complotiste, manipulatrice, cherchant à dominer le monde. Il est d’autant plus dangereux qu’il se présente comme un document authentique, tombé « bien heureusement » aux mains de journalistes de bonne foi qui, en le publiant, révèlent au monde les intentions maléfiques des Juifs.
Origines d’un fauxCe texte voit le jour en Russie au début du XXᵉ siècle, en 1903, dans le journal russe Znamya.
Il s’agirait du compte rendu de réunions secrètes que de mystérieux « sages de Sion » — c’est-à-dire les Juifs les plus puissants du monde — auraient organisées en août 1897 dans la ville suisse de Bâle. La date des rencontres coïncide avec la célébration du premier congrès sioniste, organisé par Theodor Herzl, fondateur du sionisme.
Probablement rédigé par des agents de l’Okhrana, la police secrète tsariste, l’objectif est clair : justifier les pogroms en présentant les Juifs comme conspirant pour dominer la planète.
Dès sa diffusion, ce faux a servi de carburant idéologique à de grands antisémites.
Henry Ford, industriel américain, l’a publié dans son journal The Dearborn Independent et l’a distribué à grande échelle aux États-Unis.
Mais c’est surtout Adolf Hitler qui le cite dans Mein Kampf et l’utilise dans la propagande nazie, contribuant ainsi à légitimer la persécution et l’extermination des Juifs d’Europe.
La démystification par Philip GravesEn août 1921, un journaliste du Times londonien, Philip Graves, publie une série d’articles apportant la preuve irréfutable que les Protocoles sont un plagiat, qui copie largement, mot pour mot, une œuvre satirique française à laquelle on a ajouté une dimension antisémite grossière.
Les articles de Graves marquent une étape majeure dans la dénonciation de cette supercherie. Pourtant, malgré cette révélation, le faux continue d’être diffusé et cru, preuve que la force d’un mensonge répété dépasse souvent celle des faits.
Les nouveaux “Protocoles”Aujourd’hui, la mécanique est identique, même si les supports ont changé.
Dans la presse et sur les réseaux sociaux, on retrouve le même schéma qui consiste à fabriquer ou amplifier des accusations, tout en leur donnant une crédibilité maximale, journalistiquement et historiquement. On construit ainsi un récit destiné à diaboliser Israël.
Des photos d’enfants malades sont présentées comme victimes d’une famine délibérée, alors qu’elles n’ont aucun lien avec le conflit, et des vidéos sorties de leur contexte circulent comme “preuves” d’atrocités, comme le bombardement de l’hôpital civil Al-Ahli Arabi, qui a en fait été touché par un missile égaré du Hamas lui-même.
Et même si, après avoir publié des faits mensongers et tronqués, le journal qui les a diffusés se rétracte et dément (jamais en première page, bien entendu), le mal est fait : le groupe ou la personne ciblée a été irrémédiablement sali. Et aucune des agences de presse qui a aboyé "génocide a Gaza", ne réajuste le tir, bien entendu.
Voici quelques citations d’un grand spécialiste en calomnie, démon lui même passé maître dans l’art de la démonisation :
« Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu'ils ne puissent plus exprimer que nos idées. »
« Plus le mensonge est gros, mieux il passe. »
« Si on répète un message assez longtemps, il devient vérité. »
Signé : Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du 3ᵉ Reich.
Certains journalistes, influenceurs et politiciens, ont, ma foi, appris à très bonne école…