Débarquement - Une migraine, un congé... et la chute du nazisme

Rédigé le 06/07/2025

Quel est le lien entre un anniversaire, un mal de tête, une tempête… et une invasion ? Parfois, l’Histoire ne se joue pas dans les QG militaires, mais dans les petits riens : une part de gâteau, un ciel capricieux, ou une consigne chuchotée au médecin : "Quoi qu’il arrive, ne me réveillez pas."

Le 6 juin 1944 – 27 Iyar 5704 – des centaines de milliers de soldats américains, britanniques, canadiens et d’autres nations alliées débarquent sur les plages de Normandie. Le début de la fin pour l’Allemagne nazie. Mais peu connaissent le vrai récit derrière la grande Histoire.

Pendant des mois, les Alliés se préparent à cette opération décisive. L’Angleterre devient un gigantesque camp militaire. Des millions de soldats, des entraînements à répétition, et des dizaines de ruses brillantes pour semer la confusion chez les nazis : chars gonflables, avions en carton, convois fictifs, et même des émissions radio inventées de toutes pièces.

Côté allemand, Hitler confie la défense des côtes de Normandie à son meilleur stratège : le général Erwin Rommel. Sérieux et méticuleux, Rommel prend sa mission à cœur. Il inspecte personnellement chaque bunker, chaque batterie, chaque champ de mines. Il sait que ses défenses sont loin d’être parfaites, mais il s’y prépare avec la plus grande rigueur.

Un mal de tête… providentiel !

La date prévue pour le débarquement ? Le 4 juin. Conditions de marée et de lune idéales. L’ordre de marche est prêt, les soldats sont équipés, les rations distribuées, les enveloppes de solde aussi. Et puis soudain – la tempête. Un orage d’une violence inouïe. Pluies torrentielles. Rafales glaciales. La pire météo sur la Manche depuis vingt ans.

Eisenhower, commandant suprême, pense tout annuler. Une déclaration officielle est même rédigée : "L’invasion est reportée jusqu’à nouvel ordre." Et Rommel ? Rommel voit la tempête. Il est convaincu qu’aucune attaque ne pourra avoir lieu. Et comme, justement, le lendemain – le 6 juin – c’est le 42ème anniversaire de son épouse, Lucie Maria Rommel… il part en Allemagne pour quelques jours de congé.

Mais il n’est pas le seul. À la même période, des dizaines de milliers de soldats allemands obtiennent eux aussi une permission, sous prétexte qu’"il ne se passera rien de toute façon".

Et c’est ici qu’entre en scène un détail… minuscule, mais décisif. Le soir du 5 juin, Adolf Hitler – le tyran que tous ses généraux redoutent – souffre d’un violent mal de tête. Il avale des somnifères, et donne l’instruction claire : "Ne me réveillez sous aucun prétexte."

Quand, au beau milieu de la nuit, les premières alertes tombent : mouvements de navires suspects sur la Manche… aucun officier n’ose enfreindre l’ordre. Les généraux attendent. Puis attendent encore. Ce n’est qu’au matin – alors que le débarquement est déjà en cours – que Hitler se réveille.

Trop tard. Car cette nuit-là, les météorologues américains identifient une très brève fenêtre de temps acceptable. Eisenhower ne tergiverse pas. L’ordre tombe : on y va. Maintenant.

La victoire aurait pu ne jamais avoir lieu

Le 6 juin à l’aube, les premières vagues de soldats touchent les plages. Le combat est sanglant, la mer rouge, mais les Allemands sont pris de court : Le général en chef ? En permission. Le Führer ? Endormi. Les lignes ? Désorganisées. Et la victoire ? Elle commence.

Mais ce que peu réalisent, c’est que le pari était énorme. Le débarquement de Normandie n’était pas une victoire assurée, loin de là. Si les Allemands avaient réussi à repousser les toutes premières vagues d’assaut, les Alliés se seraient retrouvés coincés sur les plages, vulnérables, à la merci des mitrailleuses et de l’artillerie lourde. L’opération aurait pu tourner au carnage.

L’échec du Débarquement aurait changé toute la suite de la guerre — et sans doute allongé de plusieurs années l’emprise nazie sur l’Europe.

Et si… Et si la femme de Rommel était née un autre jour ? Et s’il n’y avait pas eu de tempête ? Et si Hitler n’avait pas eu ce mal de tête ? Le Débarquement aurait-il eu lieu ? Aurait-il réussi ? Aurait-on mis fin au régime nazi ?

Une autre tempête, un autre tournant

Et maintenant… revenons à aujourd’hui. Le 7 octobre 2023, une autre tempête a éclaté. Terrible. Dévastatrice. Mais depuis… le monde change sous nos yeux : Le ‘Hamas s’effondre. Le ‘Hezbollah s’affaiblit et s’épuise. La Syrie de Bachar Al-Assad s’écroule, économiquement et militairement. Les ‘Houthis du Yémen encaissent coup sur coup. Et les bras de l’Iran au Moyen-Orient sont sectionnés un à un.

Alors peut-être… peut-être… une porte historique s’ouvre pour Israël. Pas seulement pour frapper les bras, mais pour viser la tête. L’Iran. Parce que parfois, comme en 1944, il suffit de peu : une tempête. Un anniversaire. Un mal de tête. Et une guerre qui bascule.

Mais derrière tous ces détails ? Une main. Une seule. Celle qui dirige les vents, qui retarde les combats, qui déclenche une migraine… et qui amène la délivrance.

Mais la leçon ne s’arrête pas à la géopolitique. Ce qui est vrai pour un peuple, une nation, une guerre mondiale… l’est aussi pour chacun d’entre nous.

Car oui, nous avons tous connu des tempêtes. Des bouleversements soudains, des secousses qui déracinent. Et n’est-ce pas souvent ces mêmes tempêtes qui, à notre grande surprise, nous ont poussés à sortir d’une impasse, à prendre une décision attendue depuis longtemps, ou à ouvrir une porte qu’on n’aurait jamais osé franchir autrement ? Sans certaines crises, nous serions peut-être encore coincés dans des situations stables… mais figées.

Des hommes d’affaires racontent que leur échec a été le point de départ de leur réussite. Un simple refus lors d’un entretien, une perte de poste injuste… et c’est finalement une vocation nouvelle qui naît. D’autres confient que c’est un divorce difficile qui leur a permis de bâtir un couple enfin harmonieux. Et il y a ceux pour qui la maladie a été le réveil, la prise de conscience, la redécouverte de la vie, de l’amour, du lien avec ceux qui comptent.

Ces petits riens qui changent tout

Mais il y a aussi une autre leçon, plus discrète, plus intime. Dans cette histoire, ce n’est pas seulement la tempête qui a changé le cours des choses. C’est aussi le fait que l’épouse de Rommel soit née précisément ce jour-là. C’est le mal de tête d’Hitler, ce petit détail insignifiant, qui l’a plongé dans un sommeil… dont il s’est réveillé trop tard.

De la même manière, dans nos propres vies, il y a des détails qu’on ne comprend pas. Des traits de caractère, des défauts, des manques, des détours qui nous échappent. On se demande : Pourquoi ça ? Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Et puis, parfois, bien plus tard, on découvre que ce détail était la clé.

Ce qui nous semblait être un handicap s’avère être l’élément qui nous sauve. Ce retard était en fait un répit. Cette faiblesse, une force cachée. Mais cette histoire… c’est à chacun d’entre nous de l’écrire, ou de la découvrir.

Mais il faut aussi le dire honnêtement : ces petits détails peuvent parfois nous faire dévier du bon cap. Un mot blessant qu’on n’aurait jamais dû dire. Un refus d’écouter une remontrance. Un moment d’orgueil où l’on n’a pas su demander pardon. Un entêtement qui a fermé une porte… pour des années.

Et parfois, des années plus tard, on regarde en arrière et on se dit : "Si j’avais su me taire ce jour-là… Si j’avais accepté de plier un peu… Ma vie aurait été tout autre."

On récolte ce que l'on sème

Même dans l’histoire du Débarquement, il est permis de se poser la question : pourquoi Hitler n’a-t-il pas été réveillé ? Peut-être parce qu’il faisait trop peur à son entourage. Pourquoi Rommel est-il parti ? Peut-être qu’une dispute conjugale mal digérée l’a poussé à se faire pardonner. Peut-être qu’en vérité, leurs propres défauts — leur colère, leur dureté, leur fierté — ont précipité leur chute.

Et cela aussi, c’est une leçon. Ce n’est pas seulement le monde qui décide de nos chemins — c’est aussi ce que nous semons en nous. Nos attitudes, nos choix, nos réactions : autant de graines qui, un jour ou l’autre, finissent par pousser.

C’est évident : il faut garder confiance dans la Providence divine. Mais il ne faut pas se leurrer. Un homme qui se comporte mal, qui persiste dans l’orgueil, la dureté, la colère ou le mépris, ne peut pas espérer être automatiquement guidé vers un bon chemin.

La Providence divine n’annule pas nos responsabilités. Elle accompagne, elle éclaire, elle ouvre des portes — mais elle attend aussi de nous que nous fassions notre part.

Et celui qui avance avec cette confiance, tout en entretenant la droiture, l’humilité, la bienveillance et le désir sincère de progresser, verra ses pas guidés, même au milieu de l’incertitude.

Oui, les vents peuvent être violents. Oui, la mer peut être déchaînée. Même pour les gens bons. Mais justement, parce qu’ils sont bons — parce qu’ils avancent avec droiture, humilité et confiance — il est certain qu’ils seront portés, même à travers la tourmente.

Leur route peut être longue. Leur traversée parfois difficile. Mais la Providence ne les abandonnera pas.

Et c’est vrai aussi pour notre peuple. Depuis toujours, le peuple juif ne cherche qu’à faire le bien, à transmettre des valeurs de justice, de compassion, de vérité.

Et tant que nous continuerons à marcher dans cette voie, l’issue finale ne pourra être que bonne.

Et au bout de cette traversée… Il y a souvent un rivage qu’on n’aurait jamais osé imaginer. Plus lumineux. Plus vrai. Pour nous. Et pour notre peuple !

Eliaou Hassan